C’est fou comme la vie ne tient qu’à un fil, aujourd’hui on est là, demain dans une boîte. La vie est-elle juste ? doit-on l’ajuster justement à soi ? que maîtrise-t-on réellement dans notre vie ? les choix effectués sont-ils les bons? autant de questions qui trouvent difficilement des réponses aussi philosophe soit-on.
Ce soir je suis triste, et pour une fois pas à cause de moi, je suis triste pour quelqu’un qui compte beaucoup pour moi quoi qu’on en dise ou puisse penser. Cette personne m’a appris la non-naissance de son enfant, je n’ai même pas envie d’écrire le mot tellement il représente des choses négatives.
Cette personne était vraiment enthousiaste et j’étais moi même enthousiaste à l’idée qu’elle allait enfin enfanter, donner la vie et devenir mère. Je n’entrerai pas dans les détails ni ne dirait dans quelles circonstances cette non-naissance à eu lieu.
Et bien que n’aillant jamais vécu directement cet état de fait, en tout cas pas aussi près du terme, c’est très difficile à encaisser. Il est nécessaire de comprendre ce que ressente les femmes qui ont du mal à enfanter et qui le désirent plus que tout et qui ne voient pas leur enfant naître.
Lorsque malheureusement cela arrive, il est important de pouvoir les épauler, les soutenir afin qu’elles ne sombrent pas. Car passer du temps à imaginer, à voir le ventre pousser, à préparer, à annoncer aux proches et autres la future arrivée et qu’elle n’arrivera finalement pas, cela est affreusement atroce.
En tant qu’ami, quels mots peuvent réconforter ?, redonner de l’espoir ?, doit-on être omniprésent ? doit-on tenter de relativiser? Doit-on chercher des bons cotés ? quels bons cotés peut-il y avoir à une non-naissance? Ou tout simplement laisser le temps faire son oeuvre et attendre tout simplement que la personne vienne vers vous ?
On veut souvent trouver des réponses à toutes ces questions car on estime détenir la bonne solution, malgré tout, tout le monde est différent. Ce qui est sûr c’est que l’on ne pourra pas enlever à une femme la douleur éprouvée lors de la perte d’un enfant, aussi petit soit-il et aussi grand soit-il. J’ai le culot de penser qu’elle est la même malgré tout.
Je me sens vraiment triste pour elle, j’ai vu toutes ses évolutions et elle était vraiment impatiente de pouponer, c’est vraiment très dur. Je ne veux pas qu’elle pense que c’est de sa faute car il est des choses que l’on maîtrise et d’autres que l’on ne maîtrise pas. Mais elle ne pourra s’en empêcher, j’ai ce sentiment d’impuissance qui est relativement tétanisant.
Je n’ai même pas pensé à son gars. J’espère qu’il ne l’accable pas et qu’il ne s’accable pas lui même. Quoi qu’on en dise, le père aussi est en deuil. Il est certe moins profond parce que ce n’est pas lui qui le porte mais la douleur est bien réelle.
Je réfléchissais déjà à savoir qu’est-ce que j’allais acheter pour la petite. Je suis très touché par tout cela. Pas de long discours cette fois, les mots ne s’enchaînent pas, où qu’elle soit, je pense à elle.